lundi 29 avril 2013

Conseils de lecture

     Ceux qui suivent régulièrement ce blog connaissent mon intérêt pour la guerre civile espagnole. Je vous propose aujourd'hui de découvrir deux livres consacrés à trois grands photographes qui furent les témoins de ce combat fratricide : Robert Capa, Gerda Taro et David Szymin dit Chim. 
     Le premier livre s'intitule "La valise mexicaine, trois photographes dans la guerre d'Espagne". Edité dans la collection "Album Télérama", cet ouvrage nous raconte des péripéties d'une boîte contenant 4500 négatifs réalisés en Espagne entre 1936 et 1939. Le texte est court mais les illustrations sont nombreuses. Mon seul regret est que le format du libre (17x22cm) ne met pas suffisamment en valeur les photos (J'ai découvert qu'il existe un livre beaucoup plus volumineux sur cette fameuse valise mexicaine...).

     Le second livre s'intitule "En attendant Robert Capa" et il est signé par Susana Fortes. Il s'agit autant d'une biographie de Robert Capa que de Gerda Taro  durant la guerre civile espagnole. Ces deux photographes, aux caractères bien trempés, eurent en effet un relation amoureuse forte mais houleuse. L'auteur nous dit que Capa restera toute sa vie hanté par la mort tragique de sa compagne (écrasé par un char républicain) et qu'il se reprochera jusqu'à sa mort (il sauta sur une mine en Indochine) de ne pas avoir sur protéger Gerda. 
Un passage du livre est consacré à la photo la plus connue de Capa : "Mort d'un soldat républicain". Cette photo a été longtemps sujet de polémiques : photo prise sur le vif ou photo posée ? 
Susana Fortes donne la parole à Capa : " On faisait les cons, c'est tout. Peut être que je me suis plein  de toute cette tranquillité, qu'il n'y avait rien à photographier. des gamins ont alors commencé à descendre la colline en courant, et j'en ai fait autant. On courut de haut en bas plusieurs fois. On était de bonne humeur, on riait. ils ont tiré en l'air. J'ai pris plusieurs photos... Tout d'un coup c'est devenu réel. on avait une mitrailleuse franquiste sur le versant d'en face. On a peut être attiré l'attention avec nos voix. Je n'ai pas entendu les coups de feu... Au début, je n'ai rien entendu...
La deuxième rafale a été plus courte. Un des gamins est sorti pour couvrir les autres qui revenaient et la mitrailleuse a ouvert le feu. J'ai levé mon appareil au-dessus de ma tête, et moi aussi j'ai appuyé sur le déclencheur...
Quand je l'ai vu à terre, j'ai cru qu'il n'était pas mort. J'ai pensé qu'il faisait semblant, qu'il jouait. Et puis un silence est tombé... Ils me regardaient tous. A deux , des miliciens l'ont tiré comme ils pouvaient jusqu'à la tranchée. , et l'un d'eux a aussi été touché quand il est reparti récupérer le fusil. A ce moment-là, j'ai compris ce qui s'était passé. Les franquistes l'ont mitraillé. Mais c'est moi qui l'ai tué...".
On ne regarde plus la photo de la même façon...

Bonne semaine et bonne lecture !


2 commentaires:

  1. hello Philippe,
    de quel autre ouvrage parles-tu concernant la valise mexicaine ?

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    1. Il s'agit d'un livre collectif s'intitulant "La valise mexicaine, les négatifs retrouvés de la guerre civile espagnole" publié chez Actes Sud (80 euros environ).
      http://livre.fnac.com/a3619308/Collectif-La-valise-mexicaine

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