Je poursuis ma série d'interviews des acteurs du monde de la figurine outre-pyrénées. Aujourd'hui, je vous propose de faire la connaissance de Lluis Vilalta, le fondateur de la société Minairons miniatures. Vous allez voir, c'est un bavard...
Quel âge as-tu ?
53 ans
depuis le 28 juin dernier.
Où habites-tu ?
Dans un petit village de la région
viticole de Penedès (Catalogne) qui s’appelle « Les Cabanyes »
Depuis quand peins tu ?
Depuis environ 20 ans.
Depuis environ 20 ans.
Comment as-tu découvert les figurines et le modélisme ?
Dans mon
cas, il faudrait parler de « redécouverte ». En effet, lorsque
j’étais enfant, je m’étais essayé à la « customisation » de mes tanks
Solido et j’avais aussi expérimenté le montage de maquettes plastiques de
tanks et d’avions au 1/72. Mais mon trésor était ma collection de soldats de
plomb : mon père me motivait pour les études en m’offrant un peloton à
chaque « très bien ». Et Dieu sait que cela me motivait !
Tu peins uniquement des
figurines historiques ?
Je me
consacre principalement à la figurine historique mais j’aime bien changer de
temps en temps et peindre quelques figurines fantastiques (J’aime beaucoup les
« Terres du Milieu » et la mythologie classique).
Quelles sont tes périodes préférées ?
Mmmmm….
Mes préférences évoluent avec le temps. Il m’est donc difficile de nommer une
seule période si elle n'est pas par rapport à une étape déterminée de ma
vie. J’ai commencé avec une armée grecque antique période classique qui, avec
le temps, a évolué en armée de Syracuse et a fini par s’accroître pour couvrir
la période hellénistique. J’ai ensuite expérimenté de façon intense l’odeur de
la poudre avec une armée confédérée (Guerre de Sécession). Plus tard, je me
suis lancé dans la constitution d’une armée soviétique (milieu seconde guerre
mondiale) de taille démesurée. C’est une période très intéressante. Ces
dernières années, je me suis plongé dans le Siècle des Lumières et plus
particulièrement dans la Guerre de Succession espagnole en constituant deux
armées rivales : une armée franco-espagnole de Philippe d’Anjou (le futur
Philippe V) et une armée austro-catalane de Charles de Habsbourg.
Je m’attache à consacrer une partie de mon temps
à augmenter ma collection consacrée à la guerre civile espagnole. Ce projet est
au second plan mais je ne le perds pas de vue.
Quelle est ton échelle favorite ? Quelle
marque apprécies-tu particulièrement ?
Je peins presque exclusivement des 15mm à quelques exceptions près. Pour la
guerre civile espagnole, je préfère le 20mm alors que je me régale à peindre
des 28-32mm pour le fantastique.
Je n’ai pas une seule marque favorite mais plusieurs… Mes choix dépendent
de la période choisie voire de l’armée. De plus, je suis quelqu’un qui aime
bien expérimenter des « mélanges » et tester la compatibilité entre
différentes marques. Il est très rare que je parvienne à constituer une unité à
l’aide d’une seule marque de figurine. Par exemple, les Dixon les figurines qui me plaisent le plus pour la guerre de
Succession d’Espagne. J’ai utilisé ces figurines pour peindre mes bataillons de
la Grande Alliance. Mais j’aime aussi les minifigs et je les ai utilisées pour
les régiments des Deux couronnes (Espagne et France). J’utilise aussi souvent
les figurines de chez Roundway et Essex.
Pour la période napoléonienne et la guerre de sécession, j’ai une nette
préférence pour les figurines d’Antony Barton (AB). C’est indéniable. Cela ne
veut pas dire que je m’interdise de les mixer avec d’autres marques mais je le
fais avec prudence…
Pour la seconde guerre mondiale, je considère que Battlefront propose des figurines de bonne qualité et là encore
j’ai l’habitude de constituer mes unités en les mélangeant à des Command Decision et Peter Pig. Pour les véhicules, je me fournis chez Svezda et Plastic
Toys Soldier Company. Je n’ai néanmoins aucun esprit d’exclusion…
Pour le
Fantastique, je suis un collectionner inconditionnel de Mithril même si je doit
admettre que les références de chez Thunderbolt
Mountain et Dark Sword me plaisent beaucoup. Je ne
refuse pas de peindre de temps en temps des figurines Games Workshop mais,
comme disent les anglais « ce n’est pas ma tasse de thé »…
En ce qui
concerne la guerre d’Espagne, mon choix s’st toujours porté jusqu’à présent sur
les figurines Banderas Miniatures / HPC
Comme vous
pouvez le constatez, je ne suis pas « marié » avec une marque et je
ne crois pas que je sois prêt à le faire. ..
Quelles sont les règles que tu joues ?
Je vais répondre
chronologiquement.
J’ai
commencé à jouer la période antique avec la WRG7. Lorsque je suis passé à la
guerre de sécession, mon choix s’est porté sur Fire & Fury mais j’ai aussi testé Johnny Reb 3. Pour la seonde guerre mondiale, j’ai
majoritairemet utilisé Flames of War
et plus ponctuellement Section d’Assaut et Battlefront
WW2. J’ai adopté España en llamas (une variante non
officielle de Flames of War) pour des
parties Guerre civile espagnole. Enfin, j’utilise Beneath the Lily Banners pour la période Guerre de
succession espagnole.
J’ai
toujours entretenu une attitude « ambivalente » avec les règles de
jeu : d’un côté je suis , comme on dit en catalan un
« tasta-ulletes » c’est-àdire quelqu’un qui « picore » à
gauche - à droite espérant trouver un nouveau système de jeu encore plus
intéressant que le précédent (par exemple, j’attends la sortie de Longstreet de Sam Mustafa et j’ai
commencé à lire la nouvelle règle de Plastic Soldier Company pour la 2ème
guerre mondiale (Battlegroup Kursk)
) et d’un autre côté je
suis un « homme fidèle »…
Es-tu membre d’un club ?
Oui, le "Vine i Acota't" de Vilafranca del Penedès. Mes nouvelles obligations professionnelles liées à Minairons Miniatures ont considérablement réduit mon temps libre. Je me rends donc peu au club où, d’ailleurs, les jeux de plateau se sont beaucoup développés.
"Vine i acota't" es une expression catalane qui est tellement grossière qu’elle ferait rougir un poilu… Permettez-moi donc de ne pas la traduire…
As-tu un blog ?
Un ? Houla ! Si je n’en avais qu’un…
Un ? Houla ! Si je n’en avais qu’un…
Ma récente évolution
professionnelle ne me permet d’alimenter régulièrement que deux blogs : celui de
Minairons Miniatures (http://minairons-news.blogspot.com/) et
celui, intitulé
"Soldadets" ("petits soldats", en catalan), consacré
à mes figurines personnelles (http://soldadets.blogspot.com/).
Avec moi de régularité, je poste des
article sur un blog plus « ambitieux » intitulé
Defiant Principality (http://what-if-catalonia.blogspot.com/), où j’évoque de manières narrative les épisodes d’une campagne Guerre de Succession Espagnole que je mène avec un ami. . Ce blog fait parte de la communauté "Emperor vs. Elector" de Imagi-naciones del siglo XVIII.
Defiant Principality (http://what-if-catalonia.blogspot.com/), où j’évoque de manières narrative les épisodes d’une campagne Guerre de Succession Espagnole que je mène avec un ami. . Ce blog fait parte de la communauté "Emperor vs. Elector" de Imagi-naciones del siglo XVIII.
Enfin,
durant 15 ans, j’ai assuré la maintenance d’un modeste portail de jeux en
catalan ("The Catalan Wargames Resource" : http://www.wargames.cat. ) mais j’ai dû le sacrifier en raison de ma nouvelle activité
professionnelle.
Je pourrais en dire plus mais
j’aurais peu de vous ennuyer…
Comment a commencé l’aventure « Minairon » ? D’où vient le
nom de ton entreprise ?
Je peux
être sincère ?
Alors pour
être franc, il y a quatre ans, je n’aurais jamais imaginé que cela soit
possible. J’avais une vie tranquille comme informaticien à la Caja de Ahorros
et tout laisser à penser que la stabilité serait de mise jusqu’à l’heure de la
retraite… Mais la vie offre parfois des surprises… que je vais vous
raconter ! Ainsi est-il
possible à 50 ans de se retrouver du jour au lendemain à la porte et d’être
obligé de se demander : « Bon,
mon gars, à part programmer dans des langages obsolètes, que sais-tu faire dans
la vie ? ». Et me voici maintenant à la tête de ce « petit
navire » franchissant le Cap Horn…
Le nom de
l’entreprise est très lié à mon histoire personnelle : je dirais que c’est
un chant, une proclamation d’anti-conformisme et d’illusion avec une dose de
prémonition sur les dangers qui nous guettent. Et pourquoi donc ? En
fat, les minairons sont des
personnages de la mythologie des Pyrénées catalanes et andorranes. On les
décrit minuscules, parfois ailes et comme se déplaçant en « essaims »
très denses et faisant preuve d’une irrépressible envie de travailler. On dit
d’ailleurs que la fortune de certaines régions des Pyrénées trouverait sa
source dans la possession d’un essaim de minairons
qui effectueraient des dizaines de travaux à leur profit. Ainsi, trouver ce
type d’essaim semblerait être une bénédiction sauf que ce n’est pas toujours le
cas. Ils travaillent avec rapité et précision mais sitôt achevée une tache, ils
en exigent une autre… « Que faisons-nous ? Que disons-nous ? Que
faisons-nous ? Que disons-nous ? » demandent alors des milliards
de petite voix. Si l’homme, confus, hésitant, se révèle incapable de leur
répondre, ils le tuent sans hésiter. Ce caractère ambivalent, typique des êtres
féériques, me séduit complètement. Je l’ai trouvé bien adapté à ma situation
personnelle.
Evidemment, j’ai bénéficié des conseils d’une entreprise de communication qui s’enthousiasma pour mon de choix de Minairons pour plusieurs raisons à la fois sémantiques et phonétiques. De fait « Minairons » est la diminutif de « minaires » (mineurs en catalan ancien) ce qui nous rapproche des trolls et des nains mineurs des autres mythologies si représentatifs du monde du wargames. De plus, la prononciation anglo-saxonne évoque l’acier, concept aussi très utilisé dans l’imaginaire professionnel du wargame.
Donc un
peu de conseil, un peu de marketing… Savez-vous qui fut à l’origine de cette
idée ? Mon adorable épouse bien sûr !
Quels sont tes projets ?
Augmenter la série
des véhicules Guerre Civile Espagnole avec l’objectif de proposer la collection
la plus complète jamais faite sur ce thème dans les trois échelles les plus
répandues actuellement : 1/100, 1/72 et 1/56. Le concept de conception
assisté par ordinateur est vital pour garantir ce type de production
multi-échelle d’autant plus que les modèles seront en plastique ou en
résine.Parallèlement, nous sommes en train de préparer une série de figurines
métal pour cette même période qui seront certainement à l’échelle 20mm même si
nous pourrons envisager de les produire à d’autres échelle.
Tout cela sans cesser
de produire des figurines plastiques.
Si tout marche comme prévu, il est probable que l’an prochain, profitant
de la célébration des 300 ans du siège de Barcelone, nous présentions une toute nouvelle série. Je m’arrête là,
car je crois que j’en ai dit bien assez…
Très très intéressant, comme d'habitude :o)
RépondreSupprimerMaintenant que t'es pote avec lui, demande lui de faire des véhicules plus répandus et en 28mm ;o)
Pote, je ne sais pas mais le contact est établi. Si tu vas sur le site Minairons, tu pourras voter pour les prochaines productions.
SupprimerMa foi un gars qui a l'air fort sympathique
RépondreSupprimerJe ne te le fais pas dire...
SupprimerJ'aime vraiment bien ta série d'articles sur les "artisans" de notre hobby !
RépondreSupprimerBravo pour l'idée.
Merci. Je poursuis mes prises de contact pour vous proposer de nouvelles interviews. Il va falloir que je m'intéresse aussi aux peintres de notre hexagone et de nos voisins francophones ;-)
SupprimerJ'adore aussi cette série d'interview.
RépondreSupprimerElle va continuer avec qui ?
Benoit
La prochaine interview vous proposera de mieux connaître LE peintre espagnol qui pour moi est une référence : el mercenario. Pour l'instant, je n'en dis pas plus...
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