lundi 5 août 2013

Lluis Vilalta et l'aventure Minairons miniatures (interview)

    Je poursuis ma série d'interviews des acteurs du monde de la figurine outre-pyrénées. Aujourd'hui, je vous propose de faire la connaissance de Lluis Vilalta, le fondateur de la société Minairons miniatures. Vous allez voir, c'est un bavard...


Quel âge as-tu ?
53 ans depuis le 28 juin dernier.
Où habites-tu ?  
Dans un petit village de la région viticole de Penedès (Catalogne) qui s’appelle « Les Cabanyes »

Depuis quand peins tu ? 
 Depuis environ 20 ans.
 
Comment as-tu découvert les figurines et le modélisme ?
Dans mon cas, il faudrait parler de « redécouverte ». En effet, lorsque j’étais enfant, je m’étais essayé à la « customisation » de mes tanks Solido et  j’avais aussi expérimenté le montage de maquettes plastiques de tanks et d’avions au 1/72. Mais mon trésor était ma collection de soldats de plomb : mon père me motivait pour les études en m’offrant un peloton à chaque « très bien ». Et Dieu sait que cela me motivait !

 
Tu peins uniquement des  figurines historiques ?  
Je me consacre principalement à la figurine historique mais j’aime bien changer de temps en temps et peindre quelques figurines fantastiques (J’aime beaucoup les « Terres du Milieu » et la mythologie classique).

Quelles sont tes périodes préférées ?
Mmmmm…. Mes préférences évoluent avec le temps. Il m’est donc difficile de nommer une seule période  si elle n'est pas par rapport à une étape déterminée de ma vie. J’ai commencé avec une armée grecque antique période classique qui, avec le temps, a évolué en armée de Syracuse et a fini par s’accroître pour couvrir la période hellénistique. J’ai ensuite expérimenté de façon intense l’odeur de la poudre avec une armée confédérée (Guerre de Sécession). Plus tard, je me suis lancé dans la constitution d’une armée soviétique (milieu seconde guerre mondiale) de taille démesurée. C’est une période très intéressante. Ces dernières années, je me suis plongé dans le Siècle des Lumières et plus particulièrement dans la Guerre de Succession espagnole en constituant deux armées rivales : une armée franco-espagnole de Philippe d’Anjou (le futur Philippe V) et une armée austro-catalane de Charles de Habsbourg.
Je m’attache à consacrer une partie de mon temps à augmenter ma collection consacrée à la guerre civile espagnole. Ce projet est au second plan mais je ne le perds pas de vue.                                                                                 
  
Quelle est ton échelle favorite ? Quelle marque apprécies-tu particulièrement ?
Je peins presque exclusivement des 15mm à quelques exceptions près. Pour la guerre civile espagnole, je préfère le 20mm alors que je me régale à peindre des 28-32mm pour le fantastique.
Je n’ai pas une seule marque favorite mais plusieurs… Mes choix dépendent de la période choisie voire de l’armée. De plus, je suis quelqu’un qui aime bien expérimenter des « mélanges » et tester la compatibilité entre différentes marques. Il est très rare que je parvienne à constituer une unité à l’aide d’une seule marque de figurine. Par exemple, les Dixon les figurines qui me plaisent le plus pour la guerre de Succession d’Espagne. J’ai utilisé ces figurines pour peindre mes bataillons de la Grande Alliance. Mais j’aime aussi les minifigs et je les ai utilisées pour les régiments des Deux couronnes (Espagne et France). J’utilise aussi souvent les figurines de chez Roundway et Essex.
Pour la période napoléonienne et la guerre de sécession, j’ai une nette préférence pour les figurines d’Antony Barton (AB). C’est indéniable. Cela ne veut pas dire que je m’interdise de les mixer avec d’autres marques mais je le fais avec prudence…
Pour la  seconde guerre mondiale, je considère que Battlefront propose des figurines de bonne qualité et là encore j’ai l’habitude de constituer mes unités en les mélangeant à des Command Decision et Peter Pig. Pour les véhicules, je me fournis chez Svezda et Plastic Toys Soldier Company. Je n’ai néanmoins aucun esprit d’exclusion…

Pour le Fantastique, je suis un collectionner inconditionnel de Mithril même si je doit admettre que les références de chez Thunderbolt Mountain et  Dark Sword me plaisent beaucoup. Je ne refuse pas de peindre de temps en temps des figurines Games Workshop mais, comme disent les anglais « ce n’est pas ma tasse de thé »…

En ce qui concerne la guerre d’Espagne, mon choix s’st toujours porté jusqu’à présent sur les figurines Banderas Miniatures / HPC

Comme vous pouvez le constatez, je ne suis pas « marié » avec une marque et je ne crois pas que je sois prêt à le faire. ..

 
Quelles sont les règles que tu joues ?
Je vais répondre chronologiquement.          
 
J’ai commencé à jouer la période antique avec la WRG7. Lorsque je suis passé à la guerre de sécession, mon choix s’est porté sur Fire & Fury mais j’ai aussi testé Johnny Reb 3.  Pour la seonde guerre mondiale, j’ai majoritairemet utilisé Flames of War et plus ponctuellement Section d’Assaut et Battlefront WW2.  J’ai adopté España en llamas (une variante non officielle de Flames of War) pour des parties Guerre civile espagnole. Enfin, j’utilise Beneath the Lily  Banners pour la période Guerre de succession espagnole.

J’ai toujours entretenu une attitude « ambivalente » avec les règles de jeu :  d’un côté je suis , comme on dit en catalan un « tasta-ulletes » c’est-àdire quelqu’un qui « picore » à gauche - à droite espérant trouver un nouveau système de jeu encore plus intéressant que le précédent (par exemple, j’attends la sortie de Longstreet de Sam Mustafa et j’ai commencé à lire la nouvelle règle de Plastic Soldier Company pour la 2ème guerre mondiale (Battlegroup Kursk)  )  et d’un autre côté je suis un « homme fidèle »…


 Es-tu membre d’un club ?                               
Oui, le  "Vine i Acota't" de Vilafranca del Penedès. Mes nouvelles obligations professionnelles liées à Minairons Miniatures ont considérablement réduit mon temps libre. Je me rends donc peu au club où, d’ailleurs, les jeux de plateau se sont beaucoup développés.

"Vine i acota't" es une expression catalane qui est tellement grossière qu’elle ferait rougir un poilu… Permettez-moi donc de ne pas la traduire…
 
As-tu un blog ?
 
Un ? Houla ! Si je n’en avais qu’un…
 
 Ma récente évolution professionnelle ne me permet d’alimenter régulièrement  que deux blogs : celui de Minairons Miniatures (http://minairons-news.blogspot.com/) et celui, intitulé  "Soldadets" ("petits soldats", en catalan), consacré à mes figurines personnelles (http://soldadets.blogspot.com/).

Avec moi de régularité, je poste des article sur un blog plus « ambitieux » intitulé
Defiant Principality (http://what-if-catalonia.blogspot.com/), où j’évoque de manières narrative les épisodes d’une campagne Guerre de Succession Espagnole que je mène avec un ami. . Ce blog fait parte de la communauté  "Emperor vs. Elector" de Imagi-naciones del siglo XVIII.
 
Enfin, durant 15 ans, j’ai assuré la maintenance d’un modeste portail de jeux en catalan ("The Catalan Wargames Resource" : http://www.wargames.cat. ) mais j’ai dû le sacrifier en raison de ma nouvelle activité professionnelle.

 Je pourrais en dire plus mais j’aurais peu de vous ennuyer…
 
Comment a commencé l’aventure « Minairon » ? D’où vient le nom de ton entreprise ?
Je peux être sincère ?
Alors pour être franc, il y a quatre ans, je n’aurais jamais imaginé que cela soit possible. J’avais une vie tranquille comme informaticien à la Caja de Ahorros et tout laisser à penser que la stabilité serait de mise jusqu’à l’heure de la retraite… Mais la vie offre parfois des surprises… que je vais vous raconter !  Ainsi est-il possible à 50 ans de se retrouver du jour au lendemain à la porte et d’être obligé de se demander : « Bon, mon gars, à part programmer dans des langages obsolètes, que sais-tu faire dans la vie ? ». Et me voici maintenant à la tête de ce « petit navire » franchissant le Cap Horn…


Le nom de l’entreprise est très lié à mon histoire personnelle : je dirais que c’est un chant, une proclamation d’anti-conformisme et d’illusion avec une dose de prémonition sur les dangers qui nous guettent.  Et pourquoi donc ? En fat, les minairons sont des personnages de la mythologie des Pyrénées catalanes et andorranes. On les décrit minuscules, parfois ailes et comme se déplaçant en « essaims » très denses et faisant preuve d’une irrépressible envie de travailler. On dit d’ailleurs que la fortune de certaines régions des Pyrénées trouverait sa source dans la possession d’un essaim de minairons qui effectueraient des dizaines de travaux à leur profit. Ainsi, trouver ce type d’essaim semblerait être une bénédiction sauf que ce n’est pas toujours le cas. Ils travaillent avec rapité et précision mais sitôt achevée une tache, ils en exigent une autre… « Que faisons-nous ? Que disons-nous ? Que faisons-nous ? Que disons-nous ? » demandent alors des milliards de petite voix. Si l’homme, confus, hésitant, se révèle incapable de leur répondre, ils le tuent sans hésiter. Ce caractère ambivalent, typique des êtres féériques, me séduit complètement. Je l’ai trouvé bien adapté à ma situation personnelle.


 Evidemment, j’ai bénéficié des conseils d’une entreprise de communication qui s’enthousiasma pour mon de choix de Minairons pour plusieurs raisons à la fois sémantiques et phonétiques. De fait « Minairons » est la diminutif de « minaires » (mineurs en catalan ancien) ce qui nous rapproche des trolls et des nains mineurs des autres mythologies si représentatifs du monde du wargames.  De plus, la prononciation anglo-saxonne évoque l’acier, concept aussi très utilisé dans l’imaginaire professionnel du wargame.

Donc un peu de conseil, un peu de marketing… Savez-vous qui fut à l’origine de cette idée ? Mon adorable épouse bien sûr !
    
Quels sont tes projets ?
     Augmenter la série des véhicules Guerre Civile Espagnole avec l’objectif de proposer la collection la plus complète jamais faite sur ce thème dans les trois échelles les plus répandues actuellement : 1/100, 1/72 et 1/56. Le concept de conception assisté par ordinateur est vital pour garantir ce type de production multi-échelle d’autant plus que les modèles seront en plastique ou en résine.Parallèlement, nous sommes en train de préparer une série de figurines métal pour cette même période qui seront certainement à l’échelle 20mm même si nous pourrons envisager de les produire à d’autres échelle. 

     Tout cela sans cesser de produire des figurines plastiques.  Si tout marche comme prévu, il est probable que l’an prochain, profitant de la célébration des 300 ans du siège de Barcelone,  nous présentions une toute nouvelle série. Je m’arrête là, car je crois que j’en ai dit bien assez…

 

8 commentaires:

  1. Très très intéressant, comme d'habitude :o)
    Maintenant que t'es pote avec lui, demande lui de faire des véhicules plus répandus et en 28mm ;o)

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    1. Pote, je ne sais pas mais le contact est établi. Si tu vas sur le site Minairons, tu pourras voter pour les prochaines productions.

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  2. Ma foi un gars qui a l'air fort sympathique

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  3. J'aime vraiment bien ta série d'articles sur les "artisans" de notre hobby !
    Bravo pour l'idée.

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    1. Merci. Je poursuis mes prises de contact pour vous proposer de nouvelles interviews. Il va falloir que je m'intéresse aussi aux peintres de notre hexagone et de nos voisins francophones ;-)

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  4. J'adore aussi cette série d'interview.
    Elle va continuer avec qui ?
    Benoit

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    1. La prochaine interview vous proposera de mieux connaître LE peintre espagnol qui pour moi est une référence : el mercenario. Pour l'instant, je n'en dis pas plus...

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